Parmi les quatre collines qui marquaient la topographie de Carthage (Byrsa, Junon, l’Odéon et Sainte Monique), celle de l’Odéon abrite le parc dit des villas romaines en référence à ses somptueuses maisons aristocratiques d’époque romaine ; il s’agit notamment des maisons de Cryptoportique, de Bassilica, de la Volière, de la Rotonde et des Lions. Ce quartier est organisé selon le divisant en îlots urbains de 141 sur 35 m, et succédant à une nécropole punique d’époque hellénistique (IIIe-IIe siècles A.C.).
Les premiers monuments d’époque romaine, datant du Ier siècle, étaient apprêtés à des habitations modestes et à des activités artisanales telles que la production du garum. Le quartier n’a reçu les éléments de sa configuration actuelle qu’à partir de la période antonino- sévérienne, au IIe siècle. Cette nouvelle conception du tissu urbain a donné au quartier son aspect résidentiel aristocratique avec l’aménagement d’un nymphaeum, d’un odéon et de plusieurs villas somptueuses richement décorées par des pavements mosaïqués et des revêtements en marbre. L’un des pavements originaux, remarquable par son caractère unique, est celui représentant une peau de tigresse polychrome jetée sur un fond blanc.
A l’extrémité ouest du quartier, Tertullien nous raconte, et l’archéologie le confirme, la construction d’un odéon ayant le même axe nord-sud que le théâtre sur les vestiges de sépultures plus anciennes. C’est le monument qui accueillait les concerts musicaux et les jeux pythiques (concours littéraire) pendant lesquels l’empereur d’origine africaine Septime Sévère accordait le pythicus agon.
Dans l’autre extrémité orientale du site, furent dégagés les vestiges du culte chrétien identifiés avec le monastère de Bigua englobant le locus des sept moines de Capsa/Gafsa, victimes des persécutions du roi vandale Hunéric en 483.