Ce fort, dénommé localement "Borj al Kabir", est l’un des plus beaux spécimens de l’architecture militaire ottomane.
Il occupe l’emplacement le plus culminant de la presqu’île de Mahdia et fût construit à la fin du XVI ème siècle, pour accueillir la garnison militaire ottomane. Ce fort est probablement édifié sur les ruines du palais d’El-Mehdi dont quelques vestiges de son soubassement se trouvent au-dessous du bastion Nord-Ouest. C’est un grand bâtiment de forme rectangulaire très déformé, flanqué de trois bastions saillants aux angles Nord-ouest, Sud-ouest et Sud-est. Les deux portes aménagées dans la façade principale du fort, étant récentes et remontant à la période coloniale, furent percées lors de la transformation du monument en prison. Par ailleurs, l’unique porte du XVIème siècle est aménagée immédiatement à gauche de l’entrée du bastion Sud-ouest. Les piédroits ainsi que l’arc en plein cintre de cette entrée sont décorés de bossages en pointe de diamant. Au-dessus du linteau une inscription en lettre arabe mentionne la date de construction de cette forteresse i.e. 1595. Cette porte primitive s’ouvre sur un vestibule voûté dont les parois percées de part et d’autres de niches, décorées de haut par des motifs en coquilles. A l’intérieur, une petite mosquée occupe l’aile Sud-est de la cour principale du "Bordj al Kabir". Par un escalier aménagé, on accède à la terrasse de la partie Ouest du fort qui comporte sur une partie de sa surface des chambres construites probablement pendant la période coloniale. Les courtines des ailes Nord et Est du fort, sont constituées par un remplissage de remblai entre deux parois de maçonnerie. Au Sud, le fort est défendu uniquement par un mur de 2m de large et au sommet du quel un passage piéton est aménagé. De sa partie haute, cette forteresse nous offre une vue panoramique dominant la presqu’île dont l’étendu embrasse toute la ville. L’extrémité de la façade du bastion Sud-ouest est décorée par deux bas-reliefs. A gauche, par un lion surmonté d’une arbalète, à droite uniquement par une arbalète. Il s’agit probablement d’un bas-relief fâtimide réutilisé puisque le lion représente l’emblème de la ville du Mehdi.